Il y a 50 ans, naissait l'Europe Spatiale (CECLES-ELDO et CERS-ESRO)
50 ans de coopération spatiale en Europe : Projets et réalisations
Différentes étapes de Spatial Européen
Cinquantenaire de l'Europe spatiale sur TF1
La monnaie de Paris a décidé de commémorer l'évènement en frappant des pièces de 50, 200 et 500 euro en or. elles représentent la fusée Ariane symbole de la coopération spatiale européenne sur le recto et la déesse Europa sur le verso.
D'après le Bulletin 158 de mai 2014 de l'ESA page 70-71
Cinquantenaire du Tir F-1 du premier étage d'Europa à Woomera 5 JUIN 1964
Le premier vol d'essai du premier étage d’Europa-1 (missile britannique Blue Streak F1), a eu lieu le 5 juin 1964 à Woomera, en Australie, marquant ainsi le début de la coopération spatiale européenne. La fusée Europa était un lanceur de satellites du CECLES-ELDO, qui était l'un des précurseurs de l'ESA et des lanceurs Ariane. Europa a été construit pour permettre l'accès de l'Europe à l'espace et pour mettre des satellites scientifiques européens en orbite. Cette tâche a été élargie par la suite aux satellites de télécommunications et météorologiques. Il était composé de trois étages (Blue Streak du Royaume-Uni, Coralie pour la France et Astris pour l’Allemagne). Le premier tir d’Europa complète et utilisant les trois étages actifs a eu lieu le 30 novembre 1968(tir F7). F1 a été le premier vol d'essai de la Phase 1 du programme de développement du lanceur du CECLES-ELDO, en lançant le premier étage d’Europa .Le premier étage F1 est arrivé à Adélaïde, en Australie, le 18 janvier 1964 puis a été transporté à Woomera pour les préparatifs de lancement. Il a été installé sur sa plateforme de lancement au mois de mars 1964 et a subi des tests de tir statique en avril. Le lancement était prévu pour le 25 mai, mais une météo instable à Woomera a causé des retards. Après plusieurs tentatives reportées de lancement, un autre tir a été fixé pour le 5 juin 1964. À l'aube du 5 juin, les conditions météorologiques étaient excellentes, et après un compte à rebours final extrêmement précis et sans heurt, le véhicule a décollé avec succès à 09:11. Il suivit un vol nominal, avec une trajectoire et un point d'impact qui se sont révélés identiques aux prévisions. Cependant, à environ 130 secondes après le décollage, les dossiers de télémétrie indiquent que le véhicule est devenu instable. Cela s’est aggravé à 140 secondes, en développant un tire-bouchon incontrôlé à 145 secondes. À 147,5 secondes, le moteur a cessé sa poussée, seulement six secondes avant l'heure prévue pour la coupure du moteur. La cause de cette fin de vol motorisé est due à une panne d'alimentation en carburant du fait des manœuvres du véhicule lors de sa dernière période d'instabilité. L'instabilité étant due au ballottement du carburant dans les réservoirs d'ergols. Bien que le véhicule se soit disloqué vers la fin du vol, le lancement a été considéré comme étant un succès. Les enregistrements de télémétrie et de poursuite radar ont été excellents. La bonne visibilité a permis d'obtenir des données sur le vol jusqu'à son point culminant, à environ 4 minutes, quand la débâcle a été observée. À l'exception de certaines pertes de couverture de la caméra au moment de la période de coupure du moteur en raison de la longue distance, les données obtenues par les instruments du centre de lancement de Woomera étaient excellentes, et les performances du véhicule étaient bien à la hauteur des attentes théoriques.
50 ans séparent ces deux clichés entre le décollage le 5 juin 1964 de Blue Streak à
Woomera et celui d'Ariane 5 emmenant l'ATV5 vers l'ISS le 29 juillet 2014 à Kourou
IL y a 50 ans
dans le numéro d’air et Cosmos N°2409
L’échec d’Europa par Gabrielle Carpel
En 1954, les britanniques commencent à réfléchir à Blue Streak, un missile balistique à courte portée mono étage. Quelques années plus tard au début des années 1960, le programme est annulé mais le concept est converti en étage de lanceur. Le programme Europa est né.
Europa est composé de 3 étages le premier étage Blue Streak est anglais, Coralie le second étage construit par la France et Astris le troisième étage est construit par les Allemands. La coiffe était quant à elle, Italienne.
Le 5 juin 1964, le premier tronçon de la future fusée vole pour la première fois depuis la base australienne de Woomera.
Quatre lancements du même type lui feront suite entre 1964 et 1966, tous des réussites. Mais si chaque morceau de la fusée fonctionne tout seul, les faire décoller tous ensemble est une autre histoire. Après quatre tentatives de satellisation ratées entre 1968 et 1971 le programme est définitivement abandonné en 1973.
L’échec du programme attribué au manque de coordination entre les pays décida tout de même l’Europe à agir différemment. Et en 1973, le tout nouveau lanceur de l’agence spatiale européenne est confié au CNES. Ariane était née.
Création du CECLES-ELDO
À la suite de l'exploit de Spoutnik en Octobre 1957, les Etats Européens réalisent qu'ils ont un retard considérable à rattraper sur l'Union Soviétique et les Etats-Unis d'Amérique en matière de lanceurs d'engins spatiaux. En 1958, un premier comité pour les recherches spatiales est crée (le COSPAR). Or, il se trouve en 1960 que la Grande Bretagne décide d'abandonner son missile nucléaire de portée intermédiaire BLUE STREAK et de continuer à le produire à des fins pacifiques. Elle propose de l'utiliser en tant que premier étage d'un futur lanceur Européen de satellites. La France, de son côté développe un programme spatial national dérivé de ses missiles militaires mais semble également intéressée(par l'intermédiaire du général de Gaulle) par le développement d'un lanceur lourd de satellites afin de contrer l'hégémonie des soviétiques et des américains en matière de fusées. Elle propose de fournir le deuxième étage du futur lanceur il s'agira de CORALIE pour Cora (Austra)lie. Après que les allemands décident de renouer avec le spatial après l'interdiction de l'après guerre, en fournissant le troisième étage, en septembre 1961, Le CECLES-ELDO (Commission européenne pour la mise au point et la construction d'engins spatiaux) est créée avec la répartition suivante des budgets attribués par chaque état:
La convention du CECLES-ELDO entrera en vigueur le 29 Février 1964 avec un premier lancement du premier étage d'Europa 1 le 5 juin 1964 à Woomera
Création du CNES en 1961
Alors que l'Union soviétique et les États-Unis ont entrepris la conquête de l'espace extra-terrestre, les États européens se sentent peu concernés par cette nouvelle frontière qui semble vouée uniquement à la science et qui paraît un gadget dans la compétition médiatique qui accompagne la Guerre froide.
Sans être beaucoup plus convaincu de l'avenir des applications spatiales, le gouvernement français du président Charles de Gaulle souhaite de pas laisser à l'URSS et aux États-Unis le monopole des techniques permettant d'atteindre la satellisation. Jusqu'alors, les recherches françaises entreprises dans le domaine des moteurs fusées ont été menées dans un cadre militaire à partir de technologies plus ou moins dérivées de l'expérience allemande des missiles V2. Dans le cadre de l'effort national en matière de recherche et de technologie, il est décidé de créer une entité civile qui consacrera ses activités à l'exploration scientifique et à l'utilisation de l'espace.
Le 23 Novembre 2005 :
conférence de l'association Planète sciences ( Planetastronomy.com) Jean pierre Martin
Raymond Orye :
Comment passe-t-on d'un lanceur (les spécialistes utilisent le mot lanceur plutôt que fusée) français à un lanceur européen?
Dès les années 1960 on crée deux organismes européens l'ELDO pour les lanceurs et l'ESRO pour les satellites, on pense déjà à une coopération européenne.
Les Anglais avaient déjà une licence de fabrication d'un étage de fusée américain (ATLAS) et c'est eux qui ont d'abord proposé de faire une fusée européenne basée sur leur expérience; le deuxième étage devait être français (Coralie) et le troisième allemand.
Ce fut le fameux projet Europa qui était tiré depuis Woomera en Australie.
Ce fut un désastre, pourquoi donc?
Manque de coordination et problème de management , chaque état finançait leur propre étage et c'était tout; bref comme le dit Mr Orye, on a appris ce qu'il ne fallait pas faire. Nous sommes début 1971 presque l'époque post-Apollo!
La volonté politique concernant Europa n'y était plus, et le CNES eut pour mission d'étudier (partiellement en secret) une solution alternative en 1972 qui aboutit au programme Ariane qui fut présenté au gouvernement puis aux futurs partenaires européens.
Jean Pierre Ledey (Président de l'Association Planètes sciences) rajoute :
Ce fut le projet secret 3 S du CNES qui était basé sur l'expérience d'Europa, le lanceur s'appelait au début L3S et a mené à la première Ariane.
Un nouvel organisme était crée en 1974, l'ESA l'agence spatiale européenne , il fusionnait l'ELDO et l'ESRO et la maîtrise d'œuvre était française (CNES) afin de tenir compte du manque de coordination des années précédents.
Ceci aboutit à un tir réussi le 24 Décembre 1979
Le pas de tir était celui de la dernière Europa : Kourou le CSG (Centre Spatial Guyanais).
Puis naquit la famille Ariane dont la principale caractéristique était la grande fiabilité (120 Ariane 4 dont seulement 3 échecs).
L'Ariane 4 a été arrêtée car elle ne correspondait plus au marché et on a développé Ariane 5 qui pouvait effectuer des lancements doubles de satellites très lourds.
Création du CERS-ESRO
le deuxième organisme spatial européen concernant la recherche et la technologie spatiale le CERS-ESRO est né des travaux menés par la Commission préparatoire européenne pour la recherche spatiale (la Copers). Sa mission était de réaliser des satellites scientifiques. La convention créant l’ESRO est signée le 14 juin 1962 par neuf états : l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Quelques mois plus tard, le Danemark les rejoint. Le 23 mars 1964, la Convention entre en vigueur pour huit ans. Le CERS-ESRO accomplit sa tâche avec un certain succès. Entre 1968 et 1972, sept satellites furent mis sur orbite par des lanceurs américains. Contrairement au CECLES-ELDO, Le CERS-ESRO était doté d’une administration centrale et de centres techniques propres qui devaient ultérieurement constituer les fondements de l’Agence spatiale européenne. Celle-ci devait voir le jour en 1975 suite à la fusion de l’ESRO et de l’ELDO.
stand de l'ESRO au salon du Bourget en 1973
Klaus Iserland interview du 11 Mars 2003 par David Redon
Il faut quand même savoir que l’ESA est née de la fusion de l’ELDO et de l’ESRO. En réalité c’était 5% d’ELDO et 95% d’ESRO ; ce que l’on appelle un pâté d’alouette ! Une petite alouette et un gros veau ! Et ça très peu de gens le savent et ça explique pourtant beaucoup de choses…
DR : Comme quoi par exemple ?
KI : Le fait que l’ESA pendant – si je me souviens bien – les sept premières années n’avait pas de Directeur des Lanceurs du tout. Les lanceurs ça ne les intéressaient absolument plus. Il y avait même, pour le dire très franchement, une sorte d’aversion de l’ESRO envers le lanceur européen qui était en partie justifiée puisqu’ils se rendaient compte que si on réussissait, on les forcerait à lancer avec le lanceur européen et comme ils avaient moins confiance en la technique européenne qu’en la technique américaine ils ont préféré être sûrs de leur coup et lancer leurs satellites avec des lanceurs américains. Ça peut se comprendre puisqu’en fait cet état d’esprit a quand même duré dix ans entre l’ESRO et l’ELDO – années durant lesquelles l’ELDO a représenté un danger pour les lancements de satellite. En outre, l’ELDO appelait des fonds qui auraient pu être alloués à la recherche scientifique ; c’était perçu comme ça par l’ESRO. Il y avait donc non seulement peu d’intérêt et je dirais même une sorte de négation, enfin, d’aversion de l’ESRO envers l’ELDO… Cela explique que pendant sept ans, alors que l’ESA était censée être la succession de l’ELDO et de l’ESRO, il n’y ait pas eu de Directeur des Lanceurs.
50 ans de coopération spatiale ( Actualités)
Le 5 Février 2014
Le Groupe des parlementaires pour l'espace (GPE), a accueilli, mercredi 5 février 2014, Jean-Jacques DORDAIN, directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA).
En 1964, les ancêtres de l'ESA étaient mis en place : le Conseil européen de recherches spatiales (CERS-ESRO) ainsi que le Centre européen pour la construction de lanceurs d'engins spatiaux (CECLES). Un demi-siècle plus tard, l'ESA regroupe 20 Etats membres, en associe d'autres, et représente l'outil principal de la politique spatiale européenne. Son siège est à Paris.
Dans le contexte difficile auquel fait face l'industrie spatiale européenne, comme en témoignent les récentes annonces d'Airbus Defence & Space, les parlementaires ont fait part au directeur général de leurs préoccupations quant à l'avenir du secteur, notamment en ce qui concerne les Yvelines qui comptent les sites d'Elancourt et des Mureaux.
En 2014, l’Europe fête cinquante ans de coopération spatiale.
(ambassade de France en Autriche)
En effet, c’est en 1964 qu’ont été créés l’Organisation européenne pour la mise au point et la construction de lanceurs d’engins spatiaux (ELDO) et de l’Organisation européenne de recherches spatiales (ESRO), qui dix ans plus tard, donneront naissance à l’Agence spatiale européenne (ESA).
L’ESA coordonne les projets spatiaux menés en commun par une vingtaine de pays européens depuis 50 ans. C'est l'un des meilleurs exemples de collaboration scientifique et technologique à l'échelle européenne. Les technologies liées à l’Espace profitent à tous les citoyens : satellites d’observation de la Terre, de navigation, de télécommunication et d’astronomie. Par ailleurs, des sondes sont envoyées jusqu’aux confins du Système solaire et l’Europe mène en coopération des projets d’exploration humaine de l’espace.
L'odyssée européenne de l'espace a 50 ans
Dans cette édition de Space, nous revenons sur 50 ans d’exploration spatiale en Europe. Cinq décennies de découvertes, d’innovations mais aussi d’échecs et qui ont eu un profond impact sur notre perception de nous-même et de notre planète. L’historien John Krige nous donne sa vision de l’évolution du secteur. Les vétérans du domaine spatial racontent leurs expériences dans les missions majeures et les plus importants lancements.
Tout commence dans les années 1960, en plein cœur de la guerre froide. Spoutnik devient alors le premier satellite artificiel placé en orbite, puis Youri Gagarine, le premier homme à effectuer un vol spatial, le tout sur fond de compétition entre les Etats-Unis et l'Union soviétique. D'après l'historien John Krige de l'Institut de Technologie de Géorgie (Etats-Unis), "la rivalité entre les deux superpuissances était probablement à son comble à cette époque, en particulier pendant la crise des missiles à Cuba : j'étais jeune et je me suis dit alors que c'était la fin du monde et c'est ce que beaucoup ont pensé".
Le "langage de la science" a uni les Européens
C'est dans ce contexte de tension que deux physiciens européens, l'Italien Edoardo Amaldi et le Français Pierre Auger, se démarquent. Pour eux, les fusées et les satellites n'ont qu'un but : faire progresser la science. Vingt ans après la Seconde Guerre mondiale, "les pays européens en guerre se sont rassemblés", fait remarquer Roger-Maurice Bonnet, ancien directeur du programme scientifique de l'ESA. "Ils ont décidé d'utiliser un langage qui ne pouvait pas les faire se battre entre eux : le langage de la science", lance-t-il.
Sous la direction d'Edoardo Amaldi et de Pierre Auger, l'Europe se lance elle aussi dans l'aventure spatiale en fondant deux organisations : l'une pour les fusées, ELDO et l'autre pour la science, ESRO. C'est alors le temps des budgets limités, des déboires du lanceur Europa et des dissensions entre partenaires comme la Grande-Bretagne et la France. "À la fin des années 1960, [les différents partenaires] se sont dits qu'ils devaient vraiment commencer à fusionner les deux organisations", explique John Krige, "mais cela s'est fait par à-coups et en 1973, une réunion très tendue a abouti à un programme qui devait être la base de cette nouvelle organisation unique et qui affirmait que la recherche scientifique était un volet obligatoire : elle devenait obligatoire", précise-t-il, "non pas parce que les gens aimaient la science, mais précisément, parce qu'ils ne voulaient pas la financer !" Cette obligation de financer la recherche au sein de l'Agence spatiale européenne (ESA) a été considérée plus tard comme une réussite dans la mesure où elle a encouragé l'essor du secteur.
L'épopée de générations d'Ariane
Mais à cette époque, c'est la mise au point d'une fusée européenne qui capte toute l'attention. "Les Allemands étaient contre le développement d'Ariane, les Britanniques y étaient extrêmement hostiles et ce sont les Français qui ont dit : "on va le faire", raconte John Krige avant d'ajouter : "franchement, c'est grâce au gaullisme français et parce que les Français soupçonnaient les Etats-Unis d'avoir des arrière-pensées stratégiques qu'ils ont lancé les choses et c'est sans nul doute la plus grande réussite de l'effort spatial européen".
Ariane 1 prend son premier envol en 1979. Et même si elle a été conçue pour être utile au secteur émergent des télécommunications, elle embarque à son bord, des missions scientifiques.
L'un des moments marquants de l'époque, c'est le survol de la comète de Halley par la sonde Giotto en 1986. "Mon souvenir le plus vif", avoue Gerhard Schwehm, ancien manager des missions Cluster et Rosetta (ESA). "Il y avait beaucoup d'adrénaline cette nuit-là", se rappelle-t-il, "parce que la sonde devait fonctionner et elle a très bien fonctionné. Mais au plus près de la comète, l'engin a été heurté, a basculé et nous avons perdu le contact ; la communication a été rétablie vingt minutes plus tard", indique-t-il, "c'était formidable de voir que cela fonctionnait et d'avoir le sentiment avec les collègues et tous ceux qui se trouvaient à l'ESOC, de vivre un évènement vraiment énorme".
Le drame d'Ariane 5 et la réussite de Huygens
Mais dix ans plus tard - en 1996 -, le parcours spatial de l'Europe est brusquement stoppé. La nouvelle Ariane 5 s'arrache de son pas de tir pour la première fois. À son bord : les coûteux satellites scientifiques Cluster. Quarante secondes plus tard, elle explose dans les airs. "Je n'oublierai jamais cet instant où j'ai vu ces grands gaillards, les chefs de projet pleurer dans un petit hangar derrière le centre de contrôle de la fusée", confie Roger-Maurice Bonnet, ex-directeur du programme scientifique de l'ESA, "je me suis juré à ce moment-là que nous relancerions la mission Cluster, c'est que j'ai fait." Et la mission Cluster se poursuit encore aujourd'hui.
Autre jalon posé par l'ESA dans l'histoire scientifique : la mission Huygens menée en collaboration avec la NASA. C'est en 2005 que cette sonde du même nom se pose sur Titan, le satellite le plus important de Saturne. "Quand Huygens s'est posé sur Titan, c'était un résultat extraordinaire", s'enthousiasme Gerhard Schwehm avant de tempérer : "mais je dirais aussi que c'était très angoissant de l'amener là-bas". "C'est le plus lointain atterrissage fait par l'Homme dans toute son Histoire", fait remarquer Roger-Maurice Bonnet.
Financement et contreparties
Sur Terre, les avancées scientifiques ne peuvent échapper aux contingences politiques et l'argent est bien souvent, au cœur des tractations. Il faut noter que l'ESA a établi un principe de juste contrepartie : quand un pays donne des fonds, son secteur spatial engrange des contrats pour un montant équivalent. Ce qui ne va pas sans poser quelques difficultés. "Ce principe", précise l'historien John Krige, "a obligé les grands pays comme la France et l'Allemagne qui pourraient faire les choses plus rapidement, peut-être plus efficacement et pour moins d'argent, à construire d'importants consortiums dans lesquels ils doivent céder par exemple à un pays qui a financé 5 % d'un programme, 5 % des contrats high tech : c'est délicat à gérer", conclut-il.
Pourtant, cette gestion complexe a abouti à des résultats indéniables et continue de porter ses fruits : "aujourd'hui", souligne Gerhard Schwehm, "Mars Express est encore en cours, Vénus Express aussi et Rosetta est très proche de la comète". Pour Roger-Maurice Bonnet également, le succès est incontestable : "l'Europe de la science, c'est l'Europe qui marche et l'Europe de l'espace, c'est l'une des plus spectaculaires composantes de cette Europe qui marche".
le cinquantenaire de l'Europe Spatiale
(Jean Pierre Martin Planetastronomy.com )
1964-2014 : 50 ans au service de la coopération européenne et de l’innovation En 1964 entraient en vigueur les conventions portant création de l’Organisation européenne pour la mise au point et la construction de lanceurs d’engins spatiaux (ELDO) et de l’Organisation européenne de recherches spatiales (ESRO). Quelque dix ans plus tard, l’Agence spatiale européenne (ESA) était créée à partir de ces deux organisations. L’année 2014 sera consacrée à la préparation de l’avenir à la lumière de ces cinquante années de succès inégalés qui ont fait de l’ESA l’une des plus grandes agences spatiales au monde. La devise choisie « Au service de la coopération européenne et de l’innovation » vise à souligner à quel point l’ESA, avec l’aide des délégations nationales de ses 20 États membres, de l’industrie spatiale, de la communauté scientifique, et, plus récemment, de l’Union européenne, a su faire la différence. Le cinquantenaire de la coopération spatiale est une fête pour l’ensemble du secteur spatial en Europe, qui peut être fier de ses nombreuses réussites. Cet anniversaire montre que lorsque ses États membres poursuivent les mêmes objectifs ambitieux et unissent leurs forces, l’Europe est à la pointe du progrès et de l’innovation, elle s’ouvre alors à la croissance, dans l’intérêt de tous ses citoyens.
À propos de l’Agence spatiale européenne
L’Agence spatiale européenne (ESA) est la porte d’accès de l’Europe à l’espace.
L’ESA est une organisation intergouvernementale créée en 1975, dont la mission consiste à gérer le développement des capacités spatiales de l’Europe et à faire en sorte que les investissements dans l’espace bénéficient aux citoyens européens et du monde entier.
L’ESA compte vingt États membres : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Dix-huit d’entre eux sont également membres de l’Union européenne (UE).
L’ESA a signé des accords de coopération avec huit autres États membres de l’UE. Le Canada participe à certains programmes de l’ESA au titre d’un accord de coopération.
L’ESA coopère également activement avec l’UE à la mise en œuvre des programmes Galileo et Copernicus.
En coordonnant les ressources financières et intellectuelles de ses membres, l’ESA peut entreprendre des programmes et des activités qui vont bien au-delà de ce que pourrait réaliser chacun de ces pays à titre individuel.
L’ESA développe les lanceurs, les satellites et les moyens au sol dont l’Europe a besoin pour jouer un rôle de premier plan sur la scène spatiale mondiale. Aujourd’hui, elle lance des satellites d’observation de la Terre, de navigation, de télécommunication et d’astronomie, elle envoie des sondes jusqu’aux confins du Système solaire et elle mène en coopération des projets d’exploration humaine de l’espace.
signature à Paris de la convention de l'ESA le 30 avril 1975
visite du Président Giscard d''Estaing au salon du Bourget dans le pavillon du CNES en Juin 1975 en compagnie de Maurice Levy Président du CNES
le tout nouveau président Giscard d’Estaing impose un moratoire sur le programme Ariane,
Les célébrations des 50 ans de l'Europe Spatiale ont démarré en Angleterre le 5 décembre 2013, afin de lancer le centre Européen pour les applications et télécommunications spatiales (ECSAT) qui aura son propre bâtiment sur le campus de Harwell en 2015. On voit ici le directeur de L'ESA, Jean Jacques Dordain présentant le ministre britannique de l'enseignement supérieur et de la science David Willetts qui tient le portrait du "fond diffus cosmologique" qui est la première lumière de l'univers émise 380000 ans après le big bang et découvert par le satellite européen Planck . Le bâtiment de l'ECSAT portera le nom du 1er directeur de l'ESA : Roy Gibson.
L’ESA pose la première pierre de son nouvel établissement au Royaume-Uni
5 décembre 2013
Les premières pierres du nouveau centre de l’ESA au Royaume-Uni ont été posées aujourd’hui, lors d’une cérémonie, par le Directeur général de l’Agence, Jean-Jacques Dordain, le ministre britannique de l’enseignement supérieur et de la science, David Willetts, et le premier Directeur général de l’ESA, Roy Gibson.
Après avoir placé une de ces pierres au sein d’une sculpture qui ornera la cour de l’établissement, Jean-Jacques Dordain a révélé que le premier bâtiment du Centre européen des applications spatiales et des télécommunications (ECSAT), dont la construction doit être achevée en 2015, portera le nom de Roy Gibson.
À cette occasion, il a annoncé que 2014 sera l’année du cinquantième anniversaire de la coopération spatiale européenne, qui sera célébré à travers divers grands événements dans tous les établissements de l’ESA, y compris le Siège et l’ECSAT, ainsi que dans les capitales de certains États membres.
« J’ai à mes côtés l’homme qui a dirigé l’ESA au tout début de son histoire, et devant moi la représentation symbolique d’un futur nouveau bâtiment de l’ESA. Le secteur spatial britannique existe depuis aussi longtemps que l’ESA, et il est juste que notre tout premier Directeur général ait été originaire du Royaume-Uni. L’ECSAT témoigne de la volonté britannique renouvelée d’utiliser l’espace comme moteur de la compétitivité et de la croissance, en particulier dans le cadre de l’ESA », a déclaré Jean-Jacques Dordain.
« En fêtant le 50e anniversaire de la naissance des deux agences qui ont conduit à la création de l’ESA, nous célébrons cinquante ans de coopération européenne dans le secteur spatial. Je me réjouis d’être ici aujourd’hui pour marquer cette étape importante », a-t-il ajouté.
Jean-Jacques Dordain a ensuite présenté à Roy Gibson la plaque du futur bâtiment portant son nom, ainsi qu’un calendrier retraçant les grands succès de l’ESA.
« Je suis très honoré de prendre part à cette cérémonie de l’ESA au Royaume-Uni. Cela a toujours été un grand plaisir pour moi d’observer l’évolution de l’Agence au fil des ans, et j’ai été particulièrement heureux ces derniers temps de voir que les liens entre le gouvernement britannique et l’ESA se sont resserrés », a répondu Roy Gibson.
Construction à très faibles émissions de CO2, le bâtiment Roy Gibson comprendra une partie ouverte au public, mettant en évidence l’esprit d’ouverture et de coopération qui caractérise son positionnement sur le campus. Ces deux particularités en feront un bâtiment unique en son genre au Royaume-Uni comme au sein de l’ESA.
« À l’heure où le Royaume-Uni joue un rôle de plus en plus important au sein de l’Agence spatiale européenne, ce nouveau centre témoigne de notre volonté de resserrer les liens avec l’ESA. Je suis convaincu qu’il permettra à notre pays de tirer le meilleur parti possible du potentiel que représente le secteur spatial pour la croissance économique, et de rester à la pointe de la recherche scientifique à l’échelle mondiale », a ajouté le ministre David Willetts.
magazine Latitude 5 N°105 octobre 2014
1966, une année charnière pour l'Europe spatiale
12 juillet 2016
Frédéric Bourquin
voir article sur le blog suivant:
http:/www.maison-europe-nimes.eu/#!1966-UNE-ANNEE-CHARNIERE-POUR-L%E2%80%99EUROPE-SPATIALE/c5iu6/5784a27c0cf2273c5a761999
Place de l'Europe: actuellement parmi les puissances Spatiales, la chine et l'Europe concurrencent les deux grands la Russie et les états unis
Evolutivité des lanceurs européens par rapport à SpaceX
missions de l'Europe Spatiale en 2015
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