Phase 2 tir F6/2 test de la séparation du 1er et du 2éme étage actifs, puis test de la séparation du 2éme et du 3éme étage puis du satellite d'essais
TIR F-6/2 : comme prévu, ce tir devait tester la séparation des 3 étages en sachant que seuls les deux premiers étaient actifs. le 3éme étage devait normalement se séparer de l'étage Coralie. Dans les faits, bien que le premier étage Blue Streak fonctionna normalement, le 2 éme étage Coralie ne parvint pas à se séparer ni même à allumer ses moteurs. la fusée Europa 1 porteuse d'une maquette de satellite d'essais italien STV s'écrasa dans le désert Simpson à l'intérieur de l'aire d'impact initialement prévue. Ce tir du mercredi 6 décembre faisait suite à deux essais infructueux. Le lundi précédent, le 4 décembre, le compte à rebours avait été stoppé à 12 secondes avant l'allumage en raison d'une incompatibilité entre les équipements au sol et un ordinateur. Le jour d'avant, déjà les moteurs du Blue Streak s'étaient allumés insuffisamment pour permettre le décollage de la fusée. Comme pour le tir F-6/1,Coralie ne put s'allumer en raison de la panne du séquenceur de vol (voir article du nouvel observateur ci-dessous)
cet échec clôt la phase 2 du programme de développement d'Europa 1
document :National archives of Australia
Après avoir rempli sa mission avec succès, la case à équipements électroniques est repartie en Angleterre pour un examen. Il est interessant de noter qu'elle était encore en relativement bon état compte tenu de l'impact de la fusée sur le sol terrestre et de l'energie cinétique dégagée.
légende : "Maintenant, cette fois-ci, Charlie, au moment du départ, commence à desserrer les boulons!! "
State library of Australia Adelaide
Les récepteurs WREBUS servaient à recevoir un signal de commande de destruction pour mettre fin au vol d’un missile ou de la cible. Ces récepteurs furent construits pour remplacer le premier système de commande de destruction appelé l’unité de déclenchement Doppler (DTU). Le WREBUS a été développé entre 1956 et 1960 et est devenu la norme en 1962 à Woomera et sur les bases RAE au Royaume-Uni. Le WREBUS a été utilisé sur toutes les grandes fusées lancées depuis Woomera. Les commandes de destruction montées sur les fusées Europa, composés d’un arrangement complexe des récepteurs WREBUS dupliqué aux premier et deuxième étages à la fois, interconnectés, de telle sorte que la commande d’un des deux transmetteurs au sol déclenche des explosions dans les réservoirs de propergols et ailleurs dans le véhicule . Avec tous ces systèmes de destruction Le WREBUS n’était pas uniquement destiné à désintégrer Europa en fragments inoffensifs s’il égarait de sa route, mais aussi à s’assurer que tous les résidus explosifs et les propergols à bord seraient détruits.
Les stations au sol WREBUS avaient des transmetteurs spéciaux aériens omnidirectionnels qui donnaient une couverture efficace sur un large arc de cercle de près de 406 kilomètres de distance. Il y avait aussi des arcs aériens plus étroits de près de 1000 kilomètres utiles pour les essais à très longue portée. Ce récepteur (qui faisait partie d’un ensemble de 4) était fixé au premier étage Blue Streak (sur la case à équipements de la fusée Europa F6/2 lancée depuis Woomera en décembre 1967. Il a été récupéré en juillet 2001 par un groupe de « chercheurs de fusée » d’Alice Springs qui en a fait don gentiment au Woomera History Museum.